Le RC Toulon a brillé offensivement samedi après-midi à Mayol en écrasant les Saracens (72-42), mais les joueurs sont bien conscients d’avoir frôlé la catastrophe.

Une première demi-heure désastreuse en défense, sanctionnée par six essais encaissés, a servi d’avertissement avant leur prochain affrontement avec le Stade Toulousain, la meilleure attaque d’Europe, en quart de finale de la Champions Cup.

Pierre Mignoni, le manager varois, a sans doute déjà analysé en profondeur les images de la rencontre. Bien qu’il ait pu apprécier les performances offensives de son équipe en seconde période, il a certainement déploré les erreurs défensives d’un RCT méconnaissable.

Le capitaine toulonnais, David Ribbans, a reconnu l’ampleur du problème après la rencontre, soulignant : « Disons que c’est passé cette fois, mais on sait que ça ne passera pas la semaine prochaine. »

Jérémy Sinzelle, le centre et stratège du système défensif, a tenté d’expliquer cette faillite collective, déclarant : « Nous avions une mauvaise organisation et, du coup, on subissait les plaquages. Peut-être que nous aurions eu meilleur compte à plaquer à deux, et à être plus costaud. Car, là, on subissait, ce qui empêchait la circulation des avants et des trois-quarts. Résultat, on mettait un peu plus de temps à se lever, et on était constamment en poursuite pour rattraper les attaquants, ce qui ne nous permettait pas d’être en homme-homme, sur du frontal. Et quand il y en avait, on subissait les collisions. »

Sinzelle a également souligné l’importance de hausser le niveau pour espérer rivaliser avec Toulouse : « Je pense qu’un match comme ça, face à une meilleure équipe, tu ne reviens jamais au score. Tu ne seras pas forcément loin à la fin mais, avec un tel retard, tu ne reviendras pas. Si on veut avancer, en championnat comme en coupe d’Europe, on ne peut pas l’accepter. Il faut savoir où on veut aller. »

Le Stade Toulousain, qui affiche une moyenne de 36,48 points par match cette saison, est une équipe redoutable, déterminée à ne rien laisser passer, même avec une avance confortable à la demi-heure de jeu.

Contrairement aux Saracens, les Toulousains sont capables de tuer les matches. Les Toulonnais, dans la confidentialité du vestiaire, se sont engagés à ne plus jamais commencer un match de cette manière, avec la prise de conscience que l’attaque seule ne suffira pas.