Les huitièmes de finale de la Champions Cup, censés représenter un moment fort de la saison, sont plombés par la décision controversée des Saracens de faire l’impasse sur leur déplacement à Toulon.

Le club londonien a opté pour le repos de ses internationaux en vue du match contre le RCT, un choix mal perçu, notamment par Midi Olympique, tant sur le plan sportif que pour l’image d’une compétition qui cherche à affirmer sa légitimité.

Des joueurs comme Ben Earl, Maro Itoje, Jamie George, Elliot Daly et Tom Willis ne fouleront pas le terrain ce jour-là. Cette absence, interprétée comme un manque de respect vis-à-vis de la Champions Cup, est d’autant plus saisissante pour un club qui a triomphé à trois reprises dans son histoire (2016, 2017, 2019).

Ce geste rappelle un précédent en 2002, lorsque le SU Agen avait subi une exclusion et une amende de 100 000€ pour avoir aligné une équipe bis en coupe d’Europe.

Aujourd’hui, la question d’éventuelles sanctions contre les Saracens se pose avec insistance. Le traitement réservé aux Bulls de Pretoria, réprimandés l’an dernier après avoir aligné une équipe remaniée en quart de finale, soulève des interrogations sur l’équité des décisions.

Ce choix, qui s’inscrit dans une stratégie délibérée de privilégier la Premiership, où les Saracens tentent de sécuriser leur place pour les playoffs, fait écho à la situation d’Agen, mais la réalité économique du rugby anglais ajoute une complexité à cette décision.

La Champions Cup, peu lucrative, a perdu de son poids dans le paysage rugby à l’anglaise.

Au-delà de cette situation, la structuration du rugby professionnel est remise en question. Un calendrier chargé, composé de matchs de clubs, compétitions européennes, doublons et périodes internationales, oblige les équipes à faire des choix… souvent au détriment de la Champions Cup.

Ce qui aurait dû être une célébration du rugby européen se transforme en comédie, s’inquiète Midi Olympique.

Toulon-Saracens, censé être un affrontement de gala, s’annonce désormais comme le symbole d’une fracture croissante entre aspirations sportives et réalités économiques.